Les enjeux de l’addiction

Le problème des addictions est un véritable enjeu de santé publique.
Les substances psychoactives agissent sur le système cérébral, l’envahissent et modifient son fonctionnement. Le cerveau subit des perturbations complexes de ses mécanismes, qui entraînent une perte totale de contrôle du comportement.

La dépendance est due à un déséquilibre du fonctionnement neurobiologique à la suite d’une consommation régulière d’une substance psychoactive. Ce déséquilibre entraîne l’envie de consommer à nouveau la substance psychoactive pour ne pas subir les effets désagréables du manque. Il s’agit ici de retrouver son état normal, et non plus de se sentir mieux.

L’addiction, quant à elle, définit l’incapacité pour l’individu de s’empêcher de consommer la substance, bien qu’ayant connaissance des conséquences négatives qui s’ensuivront. Elle est liée à la vulnérabilité de l’individu face aux signaux de plaisir envoyés par la dopamine dans son cerveau. Elle se traduit par des comportements compulsifs incontrôlés et irraisonnés qui peuvent s’appliquer non seulement à des produits mais aussi à des

activités telles que le jeu, le sexe, l’exercice physique ou le shopping.

Tout le monde ne devient pas addict du jour au lendemain, au premier contact avec une drogue ou avec un comportement : l’addiction est un processus plus ou moins rapide, qui voit les individus augmenter progressivement la fréquence et la quantité de leur consommation.

Ces comportements ont une incidence sur la santé physique et mentale de la personne : atteinte au foie, aux poumons, anxiété, dépression, risque suicidaire…

Les personnes accro sont plus vulnérables aux « messages » de bien-être transmis par la substance à leur cerveau. Ils ne contrôlent plus leur comportement face au produit ou à l’activité à laquelle ils sont accros, la partie de leur cerveau gérant le libre-arbitre étant affectée.

A l’inverse du plaisir qui nous incite à reproduire certains comportements, la douleur nous pousse à en éviter d’autres. Elle fait l’objet de son propre circuit dans le cerveau, qui peut lui aussi être affecté par la prise d’une substance comme la morphine. Celle-ci a le pouvoir d’affecter les deux systèmes : elle inhibe le circuit de la douleur – ce qui la rend utile pour soulager certains malades – mais stimule en même temps le circuit de la récompense, ce qui fait courir un risque d’addiction et explique son usage en doses limitées et médicalement contrôlées.

La prévention est le meilleur traitement : éviter de s’exposer.

Les athlètes de haut niveau sont particulièrement exposés à des facteurs de stress qui peuvent les rendre plus vulnérables à différentes formes d’addictions.Il est donc primordial d’être vigilant et prévenant. L’utilisation de certaines substances psychoactives améliore les performances et risque d’amener l’athlète à des conduites de dopage. Certaines drogues récréatives donnent l’impression d’échapper à la pression.Certains médicaments comme des antalgiques, somnifères ou anxiolytiques peuvent être consommés de manière abusive pour surmonter des blessures ou combattre le stress.

Enfin, une dépendance excessive à l’entraînement au point de nuire à sa santé mentale et physique traduit un comportement addictif (overtraining syndrome).

Les pressions externes , les attentes de résultats, le stress psychologique lié aux compétitions et aux entraînements intensifs, la gestion de la douleur, les blessures sont autant de facteurs de risques. Parfois aussi, la culture sportive  normalise certains comportements ou le recours à certaines substances, problèmes favorisés par l’isolement social dû aux exigences du sport de haut niveau

Les conséquences de ses addictions sont considérables sur la santé physique et mentale. Le risque de maladies et blessures est accru, les troubles anxieux et dépressifs, les burn-out augmentent. L’impact sur la carrière est inévitable, avec des répercussions sur les relations avec l’entourage.

La sensibilisation, l’éducation sur les risques liés au dopage et aux addictions ainsi que le développement de stratégies pour gérer le stress et la pression sont les bases de la prévention. L’encadrement médical et psychologique, et l’environnement social du sportif donnent un cadre sécure et permettent de maintenir un équilibre de vie et une intégrité physique et mentale.

Les addictions dans le sport de haut niveau soulignent la nécessité d’une approche globale et spécifique pour soutenir les athlètes, en les aidant à concilier performance et bien-être personnel. Une prise de conscience collective et un engagement institutionnel sont essentiels pour aborder ces défis.